Témoignage d’un intervenant

Philippe Bouchard : Sensibiliser aux biomatériaux et développer un esprit critique face aux enjeux environnementaux

Depuis plusieurs années, Philippe Bouchard intervient auprès des étudiants de l’ESEPAC. Il partage lors de ses cours son expertise sur les biomatériaux et sensibiliser aux enjeux environnementaux liés à l’industrie du packaging. Spécialiste des bioplastiques et des impacts écologiques, il œuvre pour développer la réflexion des futurs professionnels du secteur.

Le tournant des bioplastiques dans les pratiques professionnelles

Dès les débuts de son enseignement, Philippe Bouchard a intégré les problématiques associées à la dégradation des plastiques, aux solvants et aux encres. Il insiste sur les risques sanitaires et environnementaux que ces pratiques peuvent engendrer, en explorant notamment les impacts de l’écotoxicologie.

Depuis 2010, les bioplastiques sont devenus un sujet central. Ces matériaux, perçus comme une solution aux problématiques de gestion des déchets, attirent l’attention. Cependant, Philippe met en garde :

« Le terme “bio” ne garantit en rien une solution vertueuse. Ces éléments de langage tendent à donner une image positive à des matériaux qui ne sont pas nécessairement plus respectueux de l’environnement que les plastiques traditionnels. »

L’impact de la loi AGEC et le besoin de solutions durables

Avec la mise en œuvre de la loi AGEC, les industriels sont confrontés à des défis majeurs concernant les matériaux utilisés dans le packaging. Elle concerne, leur fin de vie et les problèmes environnementaux et sanitaires qu’ils posent. Bien que cette législation impose de s’attaquer à ces enjeux, Philippe souligne qu’elle ne suffit pas : il faut également proposer des solutions concrètes.

Une approche critique et scientifique des biomatériaux

Dans ses cours, il déconstruit les idées reçues autour des bioplastiques :

  • Non, il n’existe pas de bioplastique parfait.
  • Oui, les bioplastiques doivent être évalués scientifiquement pour déterminer leur véritable impact environnemental.

Ces enseignements permettent aux étudiants de prendre conscience des limites des matériaux qualifiés de « bio ». Ils peuvent donc se concentrer sur la pistes du recyclage, de la valorisation et de l’intégration dans une économie circulaire.

Observer le vivant pour innover : le biomimétisme en M2

En Master 2, Philippe propose un cours sur le biomimétisme. En s’inspirant du vivant. Les étudiants découvrent comment la nature recycle et valorise ses propres déchets. En leur présentant cela, il introduit des solutions qui cherchent à adapter ces mécanismes aux enjeux du packaging. Cette approche innovante ouvre des perspectives passionnantes pour concevoir des solutions durables et respectueuses de l’environnement.

Former les experts de demain avec une vision durable

Grâce à l’engagement de professionnels comme Philippe Bouchard, l’ESEPAC s’impose comme un acteur clé dans la formation des spécialistes du packaging. En donnant aux étudiants les outils pour analyser, critiquer et innover, l’école prépare une nouvelle génération prête à relever les défis environnementaux et à bâtir un avenir plus responsable.