Johane, Licence Chimie, puis Master Ingénierie Packaging

2 Septembre 2013, il est 10h, le départ pour deux ans de formation à l’ESEPAC est donné.

Fini le système scolaire pur de l’université et bienvenue dans celui de l’école-entreprise comme nous l’a fait comprendre Mr Serge GERMAN ce jour là.

Je dois vous avouer que la première période école a été pour moi pleine de surprises. Je me doutais bien qu’il y aurait des différences mais je ne m’attendais pas à avoir un aussi grand gap entre les deux systèmes.

Ce qui m’a tout d’abord plu à l’ESEPAC, c’est d’avoir une finalité concrète dans le milieu de l’entreprise des cours qu’on nous dispense. Ils sont donnés en partie par des intervenants de l’industrie ce qui permet d’adapter les cours en fonction des réalités du terrain et d’échanger sur leurs différentes expériences. Il est donc possible pour ceux qui n’ont pas encore mis le pied dans une entreprise, de se faire une idée de ce qu’il pourraient rencontrer.

J’ai aussi été surprise par tous les projets que nous avons eu.

Ça été très difficile pour moi de les gérer parce que je n’ai pas été habituée à avoir autant à faire. Cependant avec la grande autonomie et la liberté dont nous bénéficions au sein de l’école, pour la gestion de ces projets et des machines qui sont à notre disposition, cette épreuve s’est transformée une expérience enrichissante. Elle nous apprend à gérer notre temps, à ne pas avoir peur de se tromper puisqu’il n’y a pas de problème mais que des solutions et à ne pas hésiter à frapper à toutes les portes possibles pour résoudre l’erreur.

Bien sûr, il y a toujours une personne parmi les permanents ou les étudiants disponible pour porter secours.

Elle nous permet également de prendre conscience de ses qualités et des aspects à améliorer pour le bon déroulement des sessions à venir. Pour revenir à la liberté, j’ai eu un petit choc au début de la période (je sais que c’est un peu fort comme mot mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti).

En effet je viens d’une licence de chimie, nous étions contingentés pour l’utilisation des consommable, pas à l’Esepac !

Là-bas, certains stocks de produits nécessaires à la réalisation des TP sont précieux à cause du coût ou encore du degré de pollution des éléments. On a par conséquent tout de suite eu l’habitude d’utiliser le minimum du minimum. Il fallait faire vraiment attention sinon on subissait le mécontentement du professeur ou du laborantin. Alors je vous laisse imaginer ma stupéfaction quand j’ai vu les étudiants utiliser le stock de carton et la table de découpe pour fabriquer des papillons, des costumes… (je ne savais pas encore que c’était l’intégration qui se préparait) ou des cadeaux.

Mais après quelques semaines, j’ai fini par comprendre que c’était autorisé.

Enfin l’ESEPAC, ce sont des cours qui se déroulent sur des plages d’environ sept heures au lieu de deux heures maximum dans le système scolaire traditionnel. Et environ 90% de ces cours sont sous forme numérique. C’est donc beaucoup d’efforts pour le cerveau et les yeux. Il arrive un moment ou le corps ne suit plus. Rien que de voir un écran allumé et hop les maux de tête remontent. Mais passé ces épreuves avec un peu plus d’heures de sommeil, l’habitude commence à s’installer.

Heureusement d’ailleurs qu’elle a commencé à s’installer puisque me voici maintenant dans la période entreprise au sein de la société Delvert à Malemort-Sur-Corrèze (19) ; où mon quotidien est rythmé par environ sept heures de boulot devant l’écran.

Je ne sais pas si c’est fait exprès à l’ESEPAC pour nous préparer à cela mais dans tous les cas merci !

Delvert… Une semaine avant la fin de la période conseillée pour décrocher un contrat d’alternance, j’ai la chance d’entendre la directrice de la société, Mme PICARD dire : « nous avons décidé de continuer avec vous Mlle TRABI ». Je l’ai gravé cette phrase la parce qu’elle a immédiatement effacé les déceptions et les barrières rencontrées pendant mes recherches. Elle a fait retomber l’angoisse et la tension engendrées par ces recherches.

J’ai été chaleureusement accueillie par mes collègues.

Le premier jour avec ma tutrice Mme DURETZ, nous avons fait un tour des services pour annoncer mon arrivée et pour une présentation rapide. J’ai un peu sentit la pression monter pendant ce tour parce que les phrases qui ressortaient avec un beau sourire étaient : « ah c’est donc toi l’apprentie ! On t’attendait », « Te voilà enfin ! Ne t’inquiète pas tu auras beaucoup à faire »… Je répondais avec un sourire mais au fond non ça n’allait pas trop. Le tour terminé, la pression a commencé à redescendre jusqu’à avoir un fort pic quand j’ai entendu ma tutrice et la directrice discuter de mon adresse mail professionnelle. Elles cherchaient comment faire plus court que « chefdeprojetemballages@… ». Tout de suite dans ma tête c’était : Quoi? Déjà ? Après seulement deux mois de cours ? C’est de moi que vous parlez ? J’ai demandé confirmation de mon statut le lendemain… Oui c’était bien de moi. Le temps d’encaisser, je me suis dit ça tombe bien c’est le but de la formation que nous recevons à l’ESEPAC ! (Sinon pour l’adresse mail je vous rassure on a trouvé plus court).

Quatre semaines se sont maintenant écoulées depuis mon arrivée. Effectivement je ne vais pas m’ennuyer au sein de cette PME dont l’usine est dotée d’un grand concentré de technologies ! Il y a beaucoup à faire sur le plan packaging. Je suis ravie d’appartenir à Delvert car je pourrai acquérir beaucoup de connaissances techniques avec tous les projets d’amélioration, d’optimisation et de développement en vue. Mes collègues sont toujours disponibles pour répondre aux questions. En production, ils n’hésitent pas à partager leur point de vue par rapport aux emballages et aux problèmes rencontrés sur les lignes. Bref la communication est bien installée. Et ça c’est intéressant puisque sans communication, il n’y a pas d’équipe et pas de rapide évolution dans les projets.

Pour terminer, j’ai adoré cette phrase de Adeline DIMIER, notre responsable de formation : « en fait vous appartenez à votre entreprise et c’est elle qui vous envoie en formation à l’ESEPAC ».

C’est vrai que voir les choses dans ce sens, ça change tout. Nous ne sommes officieusement plus étudiants et je comprends mieux le fonctionnement de l’école.

Bon courage à nous !

Parce qu’on n’a pas des métiers faciles

Johane TRABI